J'ai découvert cet éditeur et cet ouvrage par la même occasion et quelle agréable surprise, tant par la qualité éditoriale, le contenu et l'intrigue superbement ficelée! Tout commence et remonte à l'Algérie, encore "occupée" ( il n'y a pas d'autre mot !) par la France, ses tortures, ses massacres, ses horreurs ( des deux côtés, précisons-le!) Une famille de colons est retrouvée horriblement assassinée et pour se venger , le caporal Pierre Delmont va mettre la main sur Ahmed qui n'a rien à voir dans l'affaire et ceci va être le début d'une effroyable spirale qui va s'étaler sur plus de 50 ans , marquée par la loi du talion, la vengeance la plus absurde et la plus haineuse! Un demi-siècle plus tard, Bertrand journaliste au fond du trou va rebondir par le plus heureux des hasards, non seulement retrouver un poste grâce à une amie mais aussi se remettre progressivement au marathon qui fut jadis l'un de ses hobbies. Un premier meutre, celle d'une joggeuse, intervient dans les jardins du Luxembourg! Quid du mobile, quid des traces, sauf que c'est la fille d'un atrabilaire et cacochyme sénateur, abhorré de ses pairs à cause de ses idées obscurantistes? Canevas incroyablement fouillé, personnages super bien dessinés, contexte historique magnifiquement retracé, fausses pistes complètement crédibles à foison, descriptions géographiques au millimètre ( j'y ai retrouvé des noms, des paysages et même des spécialités visités et goûtés, et pas une erreur introduite!) , pas une seule seconde d'ennui dans cette lecture qui m'a impressionnée par sa maturité , son épaisseur, sa justesse! Sur la nature du marathon , extrait :" C'est vrai que dans les grandes épreuves de masse, la mixité sociale est une réalité intangible. Dans un marathon, on pouvait aussi bien doubler un ministre et échanger quelques mots avec lui - ce qui lui était arrivé à New York bien des années plus tôt- que de se faire doubler par une institutrice de dix ans son aînée. En short et en maillot, l'égalité est parfaite. Banquier ou caissière de supermarché, présidente directrice générale ou cantonnier, jeune ou vieux, maigre ou enrobé, celui qui ne court pas n'avance pas! Un véritable nivellement des valeurs. Belle leçon d'humilité et de fraternité, en tout cas! Car l'entraide est aussi bien souvent présente. Sans doute pas au niveau des favoris où là, c'est chacun pour soi, mais pour l'énorme masse des coureurs qui ne sont présents que pour arriver au bout, dans la douleur." La course d'endurance n'intervient que pour servir de toile de fond , de magnifique prétexte au cadre de l'action. Je recommande chaudement cet opus, polar pur jus avec du vrai suspense dedans!  Un grand merci aux éditions Cédalion et à Loic Jouaud !   

Résultat de recherche d'images pour "couverture marathon rouge sang"

Commentaires (1)

Jouaud
Merci pour cette excellente critique et ce blog très bien conçu que je découvre avec grand plaisir !

Ajouter un commentaire