La cité du Neuhof , vous connaissez ? Non , eh bien pourtant , oui, c'est dans la bonne ville de Strasbourg, celle qu'il est coutumier de nous servir en guise de carte postale ( la cathédrale, les cigognes, les encorbellements, le fleurissement et j'en passe érigé en clichés quasi conceptuels!) mais la "vraie vie" , plus dure, plus rude, plus rugueuse , c'est dans le Neuhof qu'elle se situe, dans ces barres ignobles consubstantielles aux trafics , suintant le désespoir et la misère protéiforme, qu'elle soit morale, familiale, sexuelle, financière, éducative ( d'où les béances offertes à une forme de religion dévoyée) sur lesquelles prolifère en champignon vénéneux la drogue, ce cancer de nos sociétés contemporaines, le Neuhof , c'est ça , figurant sur la trop longue liste de ces zones assimilables à des lèpres urbaines nécrosées par la délinquance! Mais attention, pas la petite, non, l'artillerie lourde, celle que nous déploie l'auteur tout au long de ces 622 pages avec un infini talent d'écriture , d'une rare violence certes ( mais comment faire autrement , la mièvrerie n'est pas de mise!). Les frères Hamid au départ, au sommet de leur impérium, vous vous dîtes que forcément, ça ne va et ne peut durer et vous aurez raison et ça va être terrible avec le "fabuleux" ( j'ai mis des guillemets) gang des Borderline! Quelle galerie de portraits incroyablement croqués par l'écrivain ( car ne nous méprenons pas, l'impétrant est un véritable écrivain!) de Faust Netchaiev à Mary, de "Sé" à Lolita ou la faussement exquise Kabuki , ils ou elles sont sept à la tête d'une hydre immarcescible! Et puis , en cours de lecture, je me suis interrogé : mais où se trouvent les policiers? Rassurez-vous, ils sont bien là , mais n'arrivent qu'à la page 160, comme déjà en retard d'une étape! Mais ils (ou plutôt elles) vont se battre comme des lionnes, les Cécile Sanchez, Sandrine Torterotot derrière lesquelles leurs collégues masculins ne pourront que suivre leur rythme infernal et leur volonté d'acier et il en faudra pour venir à bout de cette bande de fous furieux! Quelle lecture , "madre de Dios" , un style , une intrigue , des rebondissements à tout va, des personnages qui ne pourront ô grand jamais vous laisser indifférents, que ce soit dans l'abnégation ou la fureur , de votre lecture , une chose est certaine, vous ne pourrez ( sauf à souffrir de narcolepsie et encore!) ressortir indemne! C'est simplement exceptionnel et je pèse le superlatif ! Uun immense merci aux éditions Métropolis et notamment à Giulano, il comprendra!   

Couverture du livre : Les Anges de Babylone  

Commentaires (1)

Faust Netchaïev
  • 1. Faust Netchaïev | 05/09/2019
Que pourrais-je ajouter ? Tu nous a très bien compris.
Merci à toi et que le Mal soit écarté des tiens.
Ecce Lex.

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