Résumé :
« Ne pas faire de zèle. » Voilà ce qu’on rabâche au juge Krause depuis qu’il est chargé d’instruire l’affaire de l’hôtel Caumartin. Dans la nuit du 8 avril 2005, cet hôtel social délabré où s’entassaient des immigrés africains a été réduit en cendres par un violent incendie. Comment « ne pas faire de zèle » quand 28 personnes ont perdu la vie ? Pris dans une tourmente personnelle, le juge Krause n’est pas sûr d’avoir la force de mener à bien cette enquête. Jusqu’à ce qu’il croise la route de Nathalie Ségurel, une jeune avocate qui lui remet un témoignage inédit. Tano, un adolescent ivoirien, a disparu après avoir vu quelque chose qu’il n’aurait pas dû voir ce soir-là. Le juge et l’avocate se lancent à sa recherche, écoutant leur instinct quitte à franchir la ligne rouge. Dans une France en proie aux crispations politiques et sociales, les imprudences d’aujourd’hui pourraient entraîner des conséquences irrémédiables dans le monde de demain.
Chronique :
Quelle intrigue, que de revirements, de rebondissements, quelle noirceur et pas que de cendres, au-delà des apparences trompeuses, quel embrouillamini, et tout cela pour de la basse cupidité ! Paris, 2005, quand la France, toute honte bue, loge ses immigrés dans des taudis insanes, indignes, appelés abusivement hôtels aux mains de marchands de sommeil escrocs. Résultats : 28 morts, mais peu importe, ce ne sont que des étrangers, après tout. Comment le juge Krause, héraut d'une morale si mal perçue par le Pouvoir, va-t-il réussir à mettre en accord ses idées et ses actes ? Heureusement surgit une alliée inattendue, la petulante avocate Nathalie Segurel. Quels duettistes, sacrebleu ! Il fallait au moins ce tandem à nul autre pareil pour taper dans la fourmilière de la corruption à tous les étages, et éviter de se fourvoyer sur des pistes trop évidentes, comme celle de Tano, le jeune ivoirien et sa grande force de caractère. Quel livre éblouissant de maîtrise, au rythme étourdissant et au style tout en nuances. 2005, l'époque où régnait un certain ministre de l' Intérieur, n'est-ce pas.....Mes plus grands remerciements aux éditions Liana Levi, notamment à Amandine Labansat, attachée de presse.