"Gangnam" de Ian Manook. Édition Flammarion

Résumé :

Au pays des matins pas si calmes, Lee Min-Ho, surnommé Gangnam, ex-policier mafieux, mène une enquête officieuse sur la disparition d'une touriste française, enlevée le jour de son arrivée à Séoul. Avec l'inspectrice Park, jeune flic prodige nourrie aux dramas, aux mangas coréens, à la K-pop et à la street food, ils tentent d'expliquer cet improbable kidnapping. Le mystère s'épaissit encore lorsque l'idole absolue de la K-pop coréenne se suicide en laissant une étrange lettre d'adieu. Mais quand Gangnam se résout à demander l'aide de Loup Bleu, dragon de la mafia historique, c'est une véritable guerre des clans qu'il déclenche... De sa plume vive et cinématographique, Ian Manook nous embarque cette fois à la découverte de la Corée. C'est enjoué, surprenant, goûteux, coloré, documenté, violent, poétique, émouvant, et Gangnam se révèle n'être ni plus ni moins que le cousin coréen et inattendu du Mongol Yeruldelgger et de l'Islandais Kornelius Jakobsson.

Chronique :

Quelle cuisine somptueuse,  quelles agapes somptuaires ! Car l'auteur,  un fantastique touche-à-tout,  un incroyable globe-trotter du polar et de bien d'autres genres, nous fait découvrir ici les mystères et les merveilles,  mais aussi les côtés sombres, voire effrayants d'un pays finalement peu connu,  la Corée du Sud,  celle de Séoul,  pas l'autre, réfrigérante. Mais comment fait-il,  ce monsieur,  si prolifique, et qui reste pour moi une énigme,  pour connaître manifestement de façon intime autant de territoires, et à chaque fois avec autant de brio ?  Ici, le personnage principal qui crève l'écran, c'est Gangnam, un ex/flic au bord de la corruption,  sans jamais y sombrer. Mais c'est aussi cette contrée,  aux descriptions vertigineuses,  et la découverte de merveilles culinaires insoupconnables, aux noms imprononçables mais nécessairement onctueuses. Rythme, style,  intrigue, personnages foisonnants,  scènes hallucinantes de réalisme ( celle du meurtre par clouage est à cet égard un modèle du genre! ), pour pasticher le regretté Brassens, tout est bon dans cet opus, il n'y a rien à jeter, et sincèrement, je me suis retrouvé frustré quand j'ai vu poindre le mot fin. Le lecteur ressent vraiment que l'auteur a vécu ce pays de l'intérieur,  avec ses tripes, et je crois pouvoir vous dire, sans aucune forfanterie,  qu'il l'a beaucoup apprécié. L'intrigue, ce sont des histoires de clans, de dragons,  d'asservissement collectif avec " Les Darkans " , d'enlèvement,  et d'un français qui vient créer le foutoir au milieu de tout ça ! Bref, ce n'est jamais triste en dépit des innombrables morts, et c'est tant mieux. Superbe lecture, vraiment. Très vifs remerciements aux éditions Flammarion,  à Ian Manook lui-même,  et à Françoise Manoukian, sa si gentille épouse.  N.B. : c'est Ian Manook lui-même qui m'avait trouvé le nom du blog,  polarmaniaque, lors d'une rencontre,  et il me va comme un gant !

Gangnam