Dans cet opus cinglant, fulgurant, aux accents d'une rage à peine contenue, il y a , et j'ose l'écrire sans aucune gêne, de l'Albert Camus sous sa meilleure forme, c'est dire si ce roman noir court mais dévastateur, doit impérativement être lu. L'auteure a choisi "l'atemporalité" et quel choix judicieux. Oui, ça se déroule au Moyen-Age, durant la Guerre de Cent Ans, avec ce couple emblématique, Matthieu le chrétien et Myriam la juive, un amour qui transcende les religions , les frontières, la bêtise, le fanatisme, la maladie ! Au-delà des siècles, voire des millénaires, l'Homme est ainsi fait, tordu, torve, imposteur, usurpateur, et prêt, sans vergogne, à utiliser les pires méthodes, les pires instruments, pour parvenir à ses fins abjectes! Ainsi de l'immémoriale technique du bouc émissaire, que celle-ci emprunte la voie de la religion ou celle de la maladie, plus globalement celui du refus de toute différence, qu'elle s'exprime par le corps ou la croyance, et ceci à travers les siècles des siècles, AMEN ! Seuls , à travers le temps qui passe, inexorable, changent les moyens, de la peste bubonique à la guerre bactériologique, mais au milieu, l'Homme reste le même dans sa nature irrégragable, impavide, boutefeu, et bien sûr, inexpugnable commerçant puisque , le lecteur le devine, la mondialisation était déjà en germe. Splendide et ........terrible que l'aveu de cette nature humaine qui restera à jamais plongée dans sa fièvre obsidionale du sectarisme et de l'argent.  Remerciements particulièrement vifs aux éditions Zinedi et à Fabienne Germain.    

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