La dernière oeuvre, posthume, du très regretté Philip Kerr, nous entraîne dans les soupentes malodorantes de l'entre-deux guerres allemand, à Berlin, capitale dépravée d'une République de Weimar aux abois, le lieutenant Bernie Gunther , fraîchement nommé à la brigade judiciaire, va très vite être confronté à une série de meurtres de prostituées, scalpées, puis à une autre série d'assassinats d'invalides de guerre, amputés, mutilés, du premier conflit mondial! 1928, nous sommes au mitan de ces nuées qui montent à l'horizon et qui noircissent un avenir peu reluisant. Les descriptions crues, saisissantes, que fait l'auteur de cette ville et de l'arrivée foudroyante et effrayante du nazisme onze ans avant le déclenchement de la guerre nous fait prendre conscience de l'inexcusable aveuglement de nos prétendues élites qui ont préféré signé un pacte faustien et s'en laver les mains! Détestable attitude qui nous a conduit à l'un des pires moments de l'histoire des hommes. L'antisémitisme, la violence, les rixes sont pourtant déjà bien présents une décennie plus tôt mais non, en face, il n'y a qu'apathie, sidération. C'est tout l'intérêt du polar historique, quelque soit l'époque traversée, qui vient nous rapporter opportunément que notre responsabilité est toujours engagée dans la concrétisation des faits.  Un grand merci aux éditions du Seuil et à Marie-Claire Chalvet, attachée de presse.  

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