Je croyais en ce jour de Noel me lancer dans une lecture un peu plus légère qu'à l'accoutumée et je me suis fait piéger car c'était un leurre! Sous un titre très neutre et un synopsis d'une apparente neutralité se dissimule un opus nettement plus profond que je ne l'aurai deviné! Emilie, chômeuse en grande précarité qui doit supporter en plus son père aux confins d'Alzheimer et son grand dadais d'adolescent, parvient à se faire embaucher pour une mission particulière auprès du juge Tarmon et va apprendre à manier un nouveau logiciel particulièrement performant mais parfois effrayant! Le juge chargé d'une affaire très complexe et très médiatisée, la disparition d'une fillette, va peu à peu intégrer Emilie à cette enquête jusqu'à en faire son assistante sur le terrain car il ne fait pas confiance à sa greffière! Peu à peu, "Anacrim" ( comme annales du crime probablement ), ce logiciel "fou" créé par un hacker improbable, Vincent, va accroître son emprise par le biais de cette affaire! Par ce livre quelques fois à l'orée du fantastique ( quoique....), l'auteur désire nous faire prendre conscience de la grande fragilisation de notre société, de l'Homme apprenti sorcier, Docteur Folamour de la technologie que rien n'arrête, à ses risques et périls, dans sa quête prométhéenne du toujours plus, d'une volonté de puissance nietzschéenne. Extraits :" Certains, comme Google ou Amazon, testeraient des bases identiques pour améliorer les performances pour mieux "profiler leur client". L'enjeu est là, comprendre, interpréter les attentes de tous. Croiser avec des données personnelles les interactions et monter des schémas types de consommation pour optimiser les assistants personnels, anticiper la vente, le cours moyen du panier, les habitudes......"  "Des opérateurs privés ont répondu à des appels d'offres pour les prisons, leur gestion, leur construction. L'Etat n'a plus les moyens d'investir dans de telles infrastructures, alors il délègue, paye des entreprises pour le faire. Elles construisent, assurent par concession les opérations de maintenance, l'Etat donne une rente annuelle. L'entreprise utilise, exploite les prisonniers dans le cadre des ateliers." Oui, une profondeur, une lucidité qui m'ont très agréablement surpris!  Un grand merci aux éditions French Pulp et à leur responsable de communication Kim Beci.