" Toutes blessent, la dernière tue" de Karine Giebel

IMMENSE !  J'ai longtemps cherché un superlatif dans la pléiade de la liste existante dans notre si riche langue française! C'est un monument que ce pavé de 735 pages de Karine Giebel , incontestablement l'une des meilleures auteures internationales de romans noirs! Car ceci est un ouvrage d'un noir hallucinant qui retrace le parcours d'un enfer, celui de TAMA, vendue au Maroc par son père pour une bouchée de pain afin de prétendument suivre des études en France! Elle va en fait se retrouver en prise à l'esclavagisme moderne dans une riche famille parisienne où elle sera dès l'âge de huit ans utilisée comme "bonniche", violentée, violée, battue, privée de nourriture, de sommeil, puis revendue à une autre membre de la famille, Mejda, encore plus mégére qui a bien failli l'achever et sera sauvée miraculeusement par Izri , le fils de cette dernière, secrétement amoureux de notre toute jeune exploitée. D'un autre côté, nous avons Gabriel , tueur professionnel qui recueille un jour bien malgré lui, une jeune femme en très mauvais état dans son chalet isolé! Mais quel va être le point de jonction entre les deux? Je vous laisse le découvrir et vous allez voir, c'est fabuleux! C'est un livre magnifique, fort, particulièrement poignant, dont certains passages sont à la limite de l'indicible!  Extraits: "Ce n'est pas la mort qui m'effraie, c'est la vie". "Mieux vaut la liberté dans les enfers que l'esclavage dans les cieux".  "Son visage ressemblait à une carte en relief menant à un trésor : son regard". Il serait inutile et vain de nier que certains passages sont particulièrement durs, que nous ne sommes pas dans une littérature de "bisounours" et c'est fort heureux mais dieu que les personnages sont d'une force, d'une puissance , tant dans la beauté que dans la noirceur, qu'ils vont jusqu'au bout de leur chemin, aussi bien dans le bien que dans le mal ! Quelle brochette , et vous ne serez pas près d'oublier TAMA,IZRI,MEJDA,SEFANA,VADIM,GABRIEL,GREG,TAYRI, et tant d'autres qui gravitent autour de cette galaxie infernale ! Merci Mme Giebel de m'avoir fait goûter ce moment de grâce à l'intérieur de mon addiction si prégnante!  Un bémol néanmoins dans ce déluge d'éloges : l'auteure semble considérer que dans certains cas la condition féminine se complaît dans une forme de servitude volontaire? A vous seul(e)s , lecteurs, lectrices , de juger et de jauger et de croire ou pas que le syndrôme de Stockholm est incontournable!

Commentaires (1)

Maddie
Tellement d’accord avec ta chronique ! Toutes blessent est vraiment un coup de poing au visage ! Un livre que tout le monde devrait lire au moins une fois ...
lavis.epheme.re

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