"Le Diable rebat les Cartes" de Ian Rankin

Edimbourg, la vieille Ecosse, son vieux et légendaire inspecteur Rebus et ses vieux malfrats blanchis sous le harnais! Toute une atmosphère avec ses vieux pubs plus ou moins miteux, plus ou moins louches, ses guerres des gangs, de succession , ses manipulations, ses sociétés occultes, écrans de fumée dissimulant d'obscurs trafics et de mirobolantes évasions fiscales, sans compter les blanchiments d'argent sale! Quels personnages et quelle intrigue incroyablement arachnéenne dont le lecteur ne parvient pas à se dépêtrer car, entre un meurtre mystérieux commis quarante ans plus tôt et jamais résolu et celui, actuel, d'un ex/policier reconverti comme portier et qui n'est pas plus clair, y a t-il oui ou non un point commun et si oui, lequel? Rebus, malgré sa mise récente à la retraite, ne peut se résoudre à dételer et va mettre un point d'honneur à aider, voire souvent diriger les enquêteurs officiels dont notamment la charmante Siobhan Clarke! Mais que d'impasses, de reculs, de chausse-trapes, de détours, de fausses pistes avant l'éclairage final, et encore! Vous pourriez me dire à juste titre que c'est incroyable mais c'était mon premier Ian Rankin ( en fait, j'ai commencé par la fin, une fois le personnage récurrent en retraite!) et croyez bien que ce ne sera pas mon dernier, croix de bois, croix de fer! Deux paramètres sont pour moi particulièrement évocateurs : cette atmosphère si bien rendue comme si vous étiez quasiment sur place , et cette impressionnante palette de personnages où même les seconds plans sont très valorisés! La patte d'un maître, incontestablement. Une petite gourmandise pour la route:" J'ai vu plus de trous du cul qu'un proctologue, mais que lui, c'est un spécimen de première grandeur." Un grand merci aux éditions du Masque et à Elise Isawinta, attachée de presse.