"L'Irlandais" de Maurice Gouiran"

Clovis, le journaliste marseillais baroudeur, éprouve quelques difficultés à émerger de sa trop longue torpeur hivernale lorsque le meurtre de Zach, peintre d'origine irlandaise venu s'échouer à Marseille, vient à point nommé lui titiller les neurones! I Incontestablement , cet auteur très prolifique et très talentueux , adore ses personnages et aime les voyages, même si Marseille restera à tout jamais son centre du monde! Et là, c'est la verte Erin qu'il va nous faire découvrir, notamment Belfast , ses briques et ses trottoirs mouillés et surtout son histoire secrète , violente , guerrière , ses rancoeurs, ses vengeances , ses non-dits, ses préjugés, son sectarisme qui sont probablement à l'origine de cet assassinat! Alors Clovis va y retourner avec la veuve à l'occasion de l'enterrement du peintre! Mais que ce voyage va se révéler compliqué avec les silences, les cicatrices de cette guerre encore à vif, ces familles déchirées! Mais durant ces quelques jours de ballade irlandaise, Clovis va s'employer, s'acharner à trouver la faille dans cette muraille obtuse! Belle certes cette Irlande, mais sauvage, très sauvage!! Ne vous inquiétez pas, il parviendra à la solution mais à l'arrache, comme on dit ! Les personnages féminins sont superbes, fières et battantes, on sent qu'il les aime Maurice Gouiran, ses EMMA,AILEEN,GHETUSA,BREENA, et qu'est-ce que je "kiffe" cet auteur, lui qui me surnomme "Le Péronnais" sur les salons! Pour moi le roi du roman noir social avec Marin Ledun! Et quelles connaissances historiques sur le conflit irlandais vieux désormais de trente ans, avec comme substrat la bêtise des religions! Encore une fois, un grand merci à Jimmy Gallier et aux éditions Jigal pour leur gentillesse!   Extraits: " On en venait à accepter l'inacceptable, l'accroissement des inégalités, l'injustice, la dégradation de l'environnement, le poison dans nos assiettes, l'asphyxie de la planète.......tout ça pour satisfaire la cupidité obscène d'un capitalisme effréné qu'on banalisait, qu'on admettait une fois pour toutes comme solution unique. Plus rien ne m'attirait dans ce grand carnaval des vanités où les mots winner, efficacité,réalisme, rentabilité avaient remplacé les idées et chassé les utopies".       "Ce n'étaient même pas des épiciers, simplement des fauchés et des impécunieux d'un sous-prolétariat, des sans-le-sou gonglés d'une vaine fierté par les discours haineux d'orateurs démagogues. La recette, bien connue,était continuellement exploitée par les bonimenteurs de la politique tant elle vait éprouvé son efficacité. Alors la foule se muait en une horde qui donnait à ces pauvres gars le courage des lâches; ils auraient bien trucidé sur le champ un ou deux papistes, histoire d'oublier qu'ils avaient les poches vides, rien à becqueter et un avenir en forme de cul-de-sac.Depuis le début des temps, les nationalismes et les guerres de religion étaient à l'origine des grandes catastrophes humaines et des plus beaux massacres......"   "Emma avait horreur de ces immeubles flottants et de "Harmony of the Seas" en particulier. Ce super-pollueur cramait quotidiennement 250000 litres de diesel, produisait quatre millions de litres d'eaux usées et vingt tonnes de déchets solides."      "J'aimais bien les chats parce qu'ils conservaient un zeste de fierté et savaient snober leur maître lorsque celui-ci se manquait. Un chien serait venu me lécher les mains...."

Couverture du livre : L'Irlandais

 

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