POIGNANT !!  Cela faisait des années que je n'avais pas versé une larme dans les dernières pages d'un livre et peut-être à tort ! Eh bien , voilà c'est fait et j'ai pu ainsi constater que mon système lacrymal n'était pas asséché! Attention, cette chronique ne ressemble à aucune autre, déjà à la base du simple fait qu'elle ne se situe dans les thématiques habituelles mais j'avais un besoin profond de cette lecture, comme une catharsis! Et je n'ai pas été déçu car il est tout bonnement magnifique! Il raconte la dernière année des relations entre un fils unique éloigné géographiquement et sa mère, une solide et vaillante Gasconne (du moins le croyait-il) , dont la vie bascule brutalement au hasard d'un coup de fil affolant ! Il va ainsi devoir retourner dans son terroir d'origine, y retrouver ses lieux d'enfance, ses souvenirs, mais surtout sa mère dans un état déstabilisant! Lui, le journaliste parisien, va devoir s'atteler à dégotter rapidement une "aidante" qui soit notamment relationnellement compatible puis peu après, un accompagnant complémentaire pour les moments "creux". Il va devoir aussi démêler l'écheveau souvent inextricable, l'entrelacs des méandres administratifs de cette planète du grand âge et des organismes de cette galaxie souvent obscure! Il va devoir composer une partition qu'il n'avait pas prévue :" le malade dont les accompagnants s'occupent ayant de moins en moins conscience de son mal, il souffre d'autant moins que celui-ci progresse. C'est l'exact contraire qui se produit chez l'accompagnant. Face à face, leurs deux souffrances "voluent tels deux sabliers inversés, plus l'un se vide plus l'autre se remplit. Plus "son malade se désagrègera, plus l'accompagnant souffrira et dépérira. Je suis celui qui ne la soigne pas , je suis celui qui la continue." Terrible opus jusqu'à l'issue qui ne peut être que fatale , avec des scènes fabuleuses de dignité , telle cette dernière promenade extérieure du fils et de sa mère dans le parc de l'établissement d'accueil, où la mère, sous l'oeil interloqué du fils, jette ses ultimes forces dans une bataille à la Pyrrhus pour signaler une dernière fois à son rejeton qu'elle a encore parfaitement conscience de l'endroit où elle se trouve ! Et là, les larmes ont surgi, les digues ont cédé sous les coups de boutoir d'un passage atteignant l'empyrée émotionnel ! Merci Michel Mompontet , de nous faire partager cet immense moment d'humanité !  Couverture du livre : L'étrange et drolatique voyage de ma mère en Amnésie

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