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"L'Art de perdre" d'Alice Zeniter

Attention, Chef d'Oeuvre! Oui, je sais , les mots sont devenus des coquilles vides , des erzatz de signification , mais pas dans ce cas précis, ô que non! Oui, je sais aussi que ce magnifique opus ne correspond pas tout à fait à la ligne éditoriale de ce blog! Eh alors, il est nécessaire aussi d'ouvrir parfois certaines barrières trop souvent artificielles car ce livre est aussi un fantastique roman noir mais pas seulement ! C'est une fresque étendue sur trois générations de ces populations algériennes ballottées par les vents mauvais de l'Histoire et de la malfaisance de l'Homme! De Ali, ce rugueux montagnard kabyle qui a servi la France durant la seconde guerre mondiale, couvert de médailles puis d'opprobre quelques années plus tard par un de ces tourments dont les hommes ont le tragique secret , de Yema ,cette douce et courageuse grand-mère qui mettra au monde dix enfants dans des conditions quelquefois dantesques, la révolte des maquisards algériens à l'origine du FLN et l'heure des choix cornéliens, de l'arrachement à sa terre natale et de l'accueil déplorable offert par les autorités françaises ( la description du camp de Rivesaltes est éloquente à cet égard!) jusqu'au déracinement définitif au fin fond de l'Orne en transitant par un chantier de bûcheronnage, ces trajectoires sont éclairantes quant au devenir de certaines générations suivantes, et pourtant ! Nous allons retrouver Naima , membre de la troisième génération qui, au hasard de son cursus et de ses recherches professionnelles aura l'opportunité de revenir une fois sur la terre de ses ancêtres et d'y découvrir à la fois avec bonheur et une certaine circonspection , ses cousins, oncles et tantes et de s'y refaire une sorte de bain de jouvence qui lui permettra de soulever le couvercle de silence d'Hamid, son père!! C'est superbement écrit, , rythmé , empathique, dessiné, j'aurai voulu ne jamais voir le mot fin s'inscrire sous mes yeux écarquillés! Franchement , vous qui n'appréciez que le sublime et dont les goûts, à juste titre, relève de l'exigence, allez-y les yeux fermés, euh non, grand ouverts, pardon!

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