"Jurong Island" de Thierry Berlanda

C'est un ouvrage complet , brillant et sinistrement prémonitoire que je viens de lire , à la fois écologique ( au sens le plus profond du terme , pas à la Hulot évidemment, une chiquenaude au passage , ça n'a jamais fait de mal !) , politique au sens premier de gestion de la cité, plus globalement planétaire, économique au sens notamment vital de répartition des richesses , technique quand le maître en l'occurrence l'Homme, perd la main sur sa créature, ses monstrueux algorythmes qui prétendent s'immiscer dans les replis les plus intimes de nos consciences! Sous le couvert d'une histoire haletante aux multiples rebondissements, au rythme infernal et aux contrastes exacerbés ( le tréfonds de la Corrèze et les buildings tentaculaires de Singapour), c'est un prétexte chez l'auteur de pousser un cri d'alerte désespéré et poignant pour nous dessiller les oeillères aveuglées par notre individualisme et notre négligence! Où l'on constate aussi avec cet opus, que les Etats ne sont plus que des façades en trompe-l'oeil aux mains de groupes surpuissants trop souvent malintentionnés et au-dessus des lois! Justine, notre héroine, parviendra-t-elle, à elle seule,à fléchir la barbarie de la nouvelle technologie dévoyée aux mains de la funeste Jane et de ses séides, le général Obernai pourra-t-il résister au complot à l'intérieur même des plus hautes sphères de l'Etat? L'action monte en puissance tout au long de ces 446 pages que vos mains agrippées ne pourront guère lâcher avant l'issue que je vous laisse deviner! Alors, bien sûr, la thématique ne plaira pas à tout le monde, bien sûr d'aucuns ( ce que je peux tout à fait comprendre) ont une prédilection indéniable pour le thriller psychologique( que j'apprécie aussi mais à doses homéopathiques!) mais moi,si vous en doutiez encore, c'est tout ce que j'aime, utiliser le thriller, le polar, le roman noir , comme une arme, une dénonciation, une imprécation vis-à-vis de notre planète ( on n'en a qu'une, des fois qu'y aurait des cons qui penseraient encore le contraire, je parle volontairement langage des médiocres en l'occurrence!) qui, eu égard à son état actuel, en a tant besoin! Merci à toi , Thierry Berlanda pour cet opus magnifique, et n'hésitez pas non plus à aller voir du côté de son ouvrage précédent, "Naija", qui se révélait déjà très éloquent.