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"Enfermé.e" de Jacques Saussey

Difficile , voire impossible de ne pas cèder au panégyrique pour parler de cet ouvrage, splendide roman noir abordant un sujet quasi totalement occulté jusqu'à ce jour, le transexualisme. nous allons cheminer tout le long de l'opus avec Virginie, son terrible parcours de vie, son calvaire souvent, ses très rares moments de joie, ses épreuves surhumaines, sa volonté hors/norme pour qu'elle puisse enfin parvenir à une forme tellement méritée de sérénité!  Le lecteur fait sa connaissance dès son plus jeune âge, et rapidement, son apparition sur notre planète dérange et rencontre des obstacles , déjà familiaux et ce ne sera que les prémisses d'un très long parcours de souffrances! Des rapports conflictuels aves ses parents, notamment son père qui ne l'a jamais comprise et l'a repoussée jusqu'aux fugues, à la délinquance et au meurtre d'un vieillard pour lequel elle sera injustement condamnée! De l'enfer de la prison ( des scènes épouvantables nous sont offertes sans filtre) jusqu'à sa tentative d'insertion dans une maison de retraite vraiment pas comme les autres !  Autant le dire de suite, j'ai été ébloui par ce livre et certains passages m'ont profondèment marqués! La construction est aussi très étonnante, alternant les allers/retours incessants afin de mieux s'imprégner du trajet invraisemblable qu'a du s'imposer cette fameuse Virginie pour parvenir à ses fins! Grandiose tout simplement ! Et cette description sans concession du "grand âge" est à la fois terrifiante et à transmettre à tout lecteur , y compris au public qui ne le serait pas! Je ne peux ici me permettre un extrait se rapportant à ce sujet si essentiel car il s'avérerait trop long ( pages 12,13, 14, presque tout le prologue en fait , vous rentrez de facto dans le vif du sujet ). Particulièrement bien écrit, très empathique avec son héroine ( on comprend mieux pourquoi dans sa note au lecteur à la fin du livre!) , cet auteur mérite tout mon respect et ma considération pour son audace, son talent ! Chapeau l'artiste !  Un grand merci à Kim Beci et aux éditions French Pulp.  

   

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