Ce polar , qui n'est nullement prétentieux, résonne néanmoins d'une singulière et mortifère actualité! A partir d'un fait divers certes épouvantable, les évènement vont tricoter une incroyable arachnide jusqu'à remonter aux plus hauts échelons de l'Etat ! Car nous sommes à quelques mois d'une échéance présidentielle et qui dit  élections, dit : tous les coups bas et manipulations sont permis! On ne viole pas impunément la nièce d'un commandant de la DGSI, qu'on se le dise , surtout que ce gradé des services secrets est le meilleur du fameux commissaire à la retraite Langsamer, faussement débonnaire policier à la retraite et que son propre neveu est une étoile montante du journalisme d'investigation! Les trois réunis vont ainsi se confronter à ce qu'il faut bien appeler une mafia ( les politiques, y compris au plus haut niveau, ne sortent pas grandis de l'exercice!), éminence grise, homme de l'ombre, maîtresse lubrique, financier occulte, qui manipulent à tour de bras afin de préserver leur sacro/saint pouvoir! Nous allons faire aussi un long voyage particulièrement passionnant et instructif, pour qui n'est pas du milieu comme moi, dans le milieu hippique dont l'auteur est et a été un très fin connaisseur ( ils s'en passent des choses, et pas très ragoûtantes sous les sabots de ces magnifiques destriers!).Les relations sulfureuses et amorales entre financiers madrés, affairistes matois et politiciens véreux allant jusqu'à l'assassinant pour parvenir à leurs fins, Le POUVOIR, toujours et encore le POUVOIR, ne pourront que vous conforter dans l'image malheureusement trop souvent négative de cet univers interlope. Très belle écriture, aucune phase d'ennui ne vient s'insinuer dans cette lecture accrocheuse avec une superbe brochette de personnages bien croqués!  Un grand merci à Jean-François Pré pour cette belle "Mise en Selle"! ( oui, j'ai osé!).  Extraits :" Il a de mauvaises fréquentations mais jusque-là, on ne lui a jamais vu les mains sales , il a une bonne manucure" ( on dirait du Audiard!)  "L'été crépusculaire tartinait de miel la côte normande" ( poétique).  "En politique, l'humour est une bactérie mortelle" ( un certain corrézien d'adoption s'en est rendu compte!).