C'est indéniablement un remarquable et terrifiant roman noir à la fois d'anticipation et d'une actualité brûlante! Certaines pages éclairantes m'ont fait songer au géant/Gafa Amazon et ses entrepôts démentiels! Les descriptions qui intégrent cet opus procurent une sensation d'étouffement, d'oppression qui devraient nous conscientiser quant aux extrêmes dangers encourus par l'évolution de notre société! Paxton et Zinnia, nos deux héros, se débattent face aux obstacles et au dilemne posés par cette entité monstrueuse qu'est le "MotherCloud" à travers une question existencielle essentielle: "N'oublie pas que ta liberté t'appartient jusqu'à ce que tu y renonces", autrement dit faut-il choisir entre une certaine zone de confort, se nourrir, se vêtir, se loger, avoir une salaire ( aussi modique soit-il) et une vie certes plus libre , plus responsable mais comportant savantage de risques? Cet opus fait bien sûr penser à ses grands prédécesseurs , Orwell, Huxley, Bradbury, Margaret Atwood, mais aussi à notre réalité qui n'en est au final pas si éloignée et vers laquelle nous nous dirigeons incontestablement si, tous, nous ne coulons pas changer de trajectoire! Extraits:"Quand Cloud a décidé de racheter les épiceries, nous les avons laissé faire.Quand ils ont décidé de faire main basse sur l'agriculture, nous les avons laissé faire. Quand ils ont décidé de s'emparer des médias, nous les avons laissé faire. Idem pour les fournisseurs d'accès à Internet, les compagnies de téléphonie mobile, nous les avons laissé faire.On nous avait répété que l'on paierait moins cher, parce que Cloud se soucie avant tout de ses clients.Nous sommes sommes la pitance qu'avalent les grandes entreprises pour devenir encore plus grandes." "De toute façon, la planète comptait déjà trop d'habitants. C'est la surpopulation qui les avait attirés dans ce merdier où l'on ne pouvait même plus mettre le nez dehors, alors peut-être qu'un peu de dépopulation ne ferait pas de mal. Un peu moins de sacs à viande qui expireraient du dioxyde de carbone et abuseraient des ressources naturelles." Ce dernier passage en pleine pandémie est étonnamment actuel, non?  Un grand merci aux éditions Belfond et à Claire Decore, attachée de presse. 

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