J'ai adoré, j'ai accroché ! Tout m'a rendu heureux dans cette lecture, le style fait de phrases longues, pourtant parfois tarabiscotées, l'histoire très originale et néanmoins parfaitement crédible, les personnages superbement campés, cette campagne enfouie au plus profond du pays! Il était une fois un marseillais, Lucio, venu se réfugier "discretos" au fin fond du Forez après un séjour de dix ans en taule suite à un braquage; il est parti avec le pactole et espére être tranquille dans sa "cagna". Oui mais, les circonstances vont faire que.... Il passe bien quelques heures au seul bistrot du coin tenu par Saidi, en compagnie de Paul, routier. Son plus proche voisin, Ferdinand, est un benêt, donc a priori, pas de souci, sauf que.....il découvre par hasard qu'une famille de migrants syriens est cachée chez ce dernier, avec une petite fille leucémique. Cet opus, c'est l'histoire d'une rédemption, celle d'un homme qui, de truand, va devenir sauveur et entraîner avec lui toute une petite bande locale, y compris les plus réfractaires ,dans une escapade libératrice! L'épisode du dialogue entre Lucio Biaggi et Joe Pellerin, politicien de bas étage, est à lui seul un morceau d'anthologie! Extraits :"Les certitudes sont les premiers symptômes de la connerie et présentent l'avantage de ne pas nous demander de réflexion puisque d'autres s'y sont collés avant nous pour les défricher." "En nous laissant devenir territoriaux, la nature a décidé que nous inventerons nous-mêmes les guerres qui nous tueront". "Dans ces boîtes, ce sont les actionnaires qui commandent, ils n'en ont rien à foutre que ça tue des gens, que ça foute des familles en l'air, par contre, il ne faut pas que ça se voit, qu'on sache que c'est de leur faute, que c'est parce qu'ils demandent toujours plus....." Un très grand merci aux éditions du Caiman et à Jean-Louis Nogaro.

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