Derrière ce titre énigmatique et sybillin , à la licence poétique, se dissimule un étonnant polar japonais dans un étrange décor tokyoite! Le lecteur va découvrir des pans de la culture nippone passionnants et méconnus! Deux versants à cette histoire, à cinq ans d'intervalle, avec comme cible commune un beau lycéen charismatique devenu "escort man", Hayato Hisaishi! Dans le même temps, Emi Yasukawa subissant les affres d'un bizutage éhonté, se met dangereusement sous la protection d'un yakuza! Mon Dieu que ça à l'air compliqué m'objecterez-vous avec tous ces patronymes japonais? Détrompez-vous, c'est en fait d'une rare fluidité et très vite, vous allez saisir les ressorts de l'action et prendre conscience de qui est qui par rapport à qui. Car derrière la façade ripolinée de cette civilisation prétendument propre sur elle, la nature humaine, universelle, à coups de jalousie, vengeance, inceste, trafics, perversion, violence, est au total par de nombreux aspects diablement ressemblante à d'autres latitudes! Mais au-delà de ce contexte apparemment peu reluisant, subsiste un susbtrat poétique consubstantiel à ce pays, tel ce titre "à l'ombre de l'eau" qui ne peut se trouver sa signification qu'à la lecture de cet opus! Extraits :" Elle a assumé son statut de "Post-it girl".Elle a rendu des rapports, enregistré des milliers de données et centré les photocopies sans rayures qu'elle a toujours faite en un temps record et qui pourraient remplir un container. Le temps est devenu son ennemi. Aujourd'hui encore elle a fait des heures supplémentaires. C'était déjà le cas la veille, l'avant-veille et la semaine précédente. C'est la norme ici."   "Dans ce pays de salariés aux dos courbés et aux visages rendus inexpressifs à force de fatigue, il est hors norme."  Un grand merci aux éditions du Seuil et à Marie-Claire Chalvet, attachée de presse, pour cette superbe découverte.