Malamorte par Albertini"Le tonnerre roula sur les crêtes et le ciel lâcha sans prévenir une pluie si dense que le sol se transforma ausitôt en marécage. Depuis son céleste trône, Dieu s'esclaffait en nous pissant à la gueule."  Le style tout d'abord, ébouriffant , et une Corse représentée sous un angle climatique inattendue, pluies torrentielles et tempêtes impétueuses! Déroulé sous le mode narratif JE sans que le lecteur ne sache jamais qui se dissimule derrière ce pronom sauf qu'il s'agit d'un capitaine de police placardisé ayant des relations conflictuelles avec l'alcool (un de plus!), cette enquête tortueuse à souhait recèle une impressionnante galerie de personnages retors, l'auteur y dévoilant à cet égard son point fort. Vénéneux portrait que celui de cette île, en proie à tous les vices, de la corruption à la violence, du chantage aux trafics en tous genres, du haut en bas de l'échelle sociale, gangrenée jusqu'à l'os, avec peu d'espoir de rémission tant cet état de fait y semble enkysté depuis la nuit des temps, tel un prurit culturel ! Pour celles et ceux qui apprécient les univers glauques ( comme moi.) et les atmosphères enténébrés , ne pas rater donc cet opus tumultueux où même les flics de haut rang sont infectés! "Entre les chausse-trappes et les non-dits, les silences qu'il fallait interpréter comme des aveux et les confidences entre amis qui se révélaient des mensonges sans rémission, les manipulations, les élus, les préfets, le gouvernement qui s'en mêlait à chaque coup de chaleur, la Corse pouvait engloutir une carrière et transformer le CV d'un officier prometteur en morceau de papier chiotte bon pour la poubelle." Je vous l'avais dit, du style indéniablement !

 

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