Bon , inutile de tergiverser , je considère que c'est pour moi à ce jour mon meilleur polar 2019! Certs, tout avis est subjectif par essence, je ne saurais l'oublier et pourtant.....Pour pasticher le grand Brassens, tout est bon chez lui, y a rien à jeter, il faut tout emporter ! L'intrigue, la construction , le style , le rythme , cette grandguignolesque galerie de personnages truculents, et cette écriture, époustouflante et hilarante, digne des regrettés Frédéric Dard ou Léo Malet ( seul Jean-Bernard Pouy trouvant grâce à mes yeux dans le genre , voire Sébastien Gendron!) m'ont rendu cette lecture haurement jouissive et rigolarde , y compris dans le gore que l'auteur, par ses trouvailles irrésistibles, rend absolument grotesque! Thomas Fiéra, c'est quelque chose, un privé à la Nestor Burma qui défouraille et éparpille façon puzzle, méthode bien personne qu'il copir allégrement sur un pachyderme dans un magasin de porcelaine! En un mot comme en cent, il faut pas le faire chier ! Sans compter qu'il est entouré d'une équipe abracadabrantesque , telle Adélaide, Manu ( non, ce n'est vraiment pas Macron , encore moins Brigitte puisqu'elle ne porte pas de culotte et qu'elle passe son temps l'abricot à l'air en position du lotus!), Fred , geek décomplexé de génie, et puis les méchants, Duprat , un sociopathe d'une perversité incommensurable n'ayant pas une once d'empathie pour le genre humain, Staff, éleveur de canidés à têtes mafflues ( ben oui .), Chérifi , adepte du caidat cocainé banlieusard, et Philippe, ancien copain de collège de Thomas, reconverti dans l'associatif à deux balles misérable et chétif. Derrière le décor miteux propre à toute banlieue dans la France Macronesque, truffée de trafics de drogue et de chairs humaines, se dissimule une petite camarilla de notables véreux et gengrenés jusqu'à l'os! Thomas , et son addiction sensuelle et mammaire ( extrait :" le cul mériterait une science à part entière, un genre de physiognomonie de la fesse et je suis volontaire pour être le Lavater ou le Lombroso de cette discipline nouvelle tant je suis convaincu que cette partie de notre anatomie, si souvent méprisée, en dit bien long sur son propriétaire. Il y a des culs mous , lâches, veules ou hypocrites; des culs banals, ternes, maussades et plus plats que les ondes cérébrales d'un mort. Il y a des culs tremblotants, des culs gélifiés

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

, des culs peureux, de vrais faux-derches appelant la semelle ferrée et il y a aussi des culs imbéciles, envahissants, tout imbus d'eux-mêmeset fiers de leur inutile volume". "Le journaleux sr trouvait donc être

 un impécunieux maurassien nostalgique de l'empire colonial, grand admirateur de Beasillach, grammairien distingué, pétri de bonnes manières et de principes idéologiques à pisser contre. Peu avare de contradictions, il professait un racialisme mollement condescendant qui ne l'empêchait pas de vouer un amour sans mélange au Maghreb et spécialement à l'Algérie. Il tolérait le pied-noir de gauche que j'étais comme une incongruité rassurante."   "En dépit d'une propagande bien huilée qui tend à les ériger en modèle de rationalité maîtrisée, il est absolument évident que les entreprises sont en réalité de hauts lieux de la folie méthodique, voire des hôpitaux psychiatriques de jour où les patients sont soumis, en ambulatoire , à une obligation de thérapie occupationnelle. La preuve définitive de ce que j'avance est la propension qu'elles ont à pourvoir leurs postes d'accueil du public en faisant appel à des sociopathes ou des débiles légers que le simple usage d'une gomme à papier peut plonger dans un état de stupeur absolue."  "Ce qui est vrai, en revanche, est la pression tyrannique et absurde exercée par certains élus jouant aux roitelets médiévaux peut facilement transformer la vie d'une collectivité territoriale en un enfer permanent. Il arrive fréquemment que l'écharpe tricolore trandorme un vague politicard en Borgia de sous-préfecture et qu'oubliant les lois républicaines, ces potentats issus des urnes se croient désormais tout permis: tripatouillages électoraux, pelotage de culs, harcèlement , petits arrangements entre amis." Etc, etc........Et c'est ainsi tout le long des 495 pages et vous comprendrez donc que "j'ai kiffé grave" !!  "Le kebab , c'est la dysenterie à la portée de toutes les bourses, le choléra comme si on y était, la fièvre hémorragique arrosée de sauce blanche ou samourai, au choix."   "Je voyais ces visages disparus se brouiller sur le papier et je pensais à ces traîne-lattes des cités que le chômage institutionnalisé, les crédits à la consommation, la malbouffe et la téléréalité semblaient avoir définitivement castrés. Ils étaient pleins de colère mais vides de révolte; riches de désirs mais pauvres d'ambitions."  Si vous en voulez encore d'autres, vous me le dîtes, pas de problème! Un bijou, une pièce de joaillerie, un diamant hors de sa gangue, Mr Ferrero, vous avez un nom de friandise et nos yeux de lecteurs avides plussoient! Comment vous dire , vous n'en auriez pas un deuxième pour la route ? 

 

Commentaires (1)

Geneviève Reumaux
  • 1. Geneviève Reumaux | 24/10/2019
Belle chronique et merci de m'avoir fait découvrir cet auteur jouissif et jubilatoire. Quelle verve ! Ça fait du bien et on en redemande.

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